Pascal Cauchy
Etre jardinier - consultant...
En lisant un article de Arnaud Cielle (Les clés de succès du consultant indépendant – Publié le 1er Septembre 2020 dans Créer son entreprise, Modes de création – Lien), j’ai eu envie ce matin de me poser moi aussi cette question : Pourquoi suis-je consultant aujourd’hui ? Où j’en suis dans mon parcours de création d’activité, démarré à une date pour le moins particulière ? Après plus de 20 ans d’activité salariée, peut-être même 25 (il faudra que je recompte…), je suis sorti de mon ex-société, dans laquelle j’ai passé 11 ans, le 16 mars. Date de début du confinement et d’annonce par notre président.

Pas idéal comme « timing ». 3 mois de confinement avec l’activité économique au ralenti, puis 2 mois d’été pas beaucoup plus dynamiques, je peux dire que ma nouvelle carrière a démarré assez piano. Heureusement, j’ai pris les choses en main et j’ai franchi beaucoup d’étapes : Création de site web, lancement d’une page Facebook, et hop, elle est ici, cartes de visite, plaquette, acquisition de matériel, souscription d’assurances, bonnes lectures (dont le livre d’Arnaud, voir plus bas…), formation Audencia DCP - Diriger un Centre de Profit (j’adore apprendre avec ma promo, beaucoup de plaisir à retrouver mes camarades), et surtout mettre en place mon réseau. N’étant pas un grand adepte de la prospection directe et brutale, je préfère dire que j’ai semé des graines. J’ai souvent eu l’impression d’être un jardinier virtuel, et de cultiver des contacts, en espérant voir pousser des opportunités. J’ai découvert que ces opportunités sont des légumes qui poussent lentement. Bon, si certains préfèrent les fruits, je les aime aussi… J’ai pu reprendre contact avec des anciens collègues, des vieilles connaissances, élargir le cercle avec de nouveaux groupes, m’investir dans des clusters dont Nova Child qui m’a amené de belles rencontres. J’ai également investi du temps dans mon ancienne école, Polytech Angers, dont je suis membre du conseil d’école et représentant des Alumni. J’ai tissé des partenariats et je suis ravi de cette rencontre avec Bruno Lainé, créateur de myProcessus. Tout ceci a occupé mon temps.

C’était riche et passionnant. Et quelques graines ont poussé. Des opportunités sont sorties de terre, dont il a fallu prendre le plus grand soin. J’ai découvert qu’être consultant, c’est passer par des phases de moral à la hausse (« Super, j’ai un RDV la semaine prochaine !») et des phases de moral à la baisse (« zut, mon prospect ne me rappelle pas… »). Ne rien lâcher et repartir. Construire. Il était vraiment agréable et rassurant de pouvoir bénéficier des conseils et de la prise de recul de mon consultant en création d’entreprise (Hubert Quelin), ou des partages avec mon proche réseau (François, Philippe, Frédéric, Eric qui se reconnaitront).

Et un jour arrive la première mission, je peux cueillir LA tomate… Je pense que celle-là, un consultant ne l’oublie pas. Malgré mes 20 (ou 25) années d’expérience, lorsque je franchis la porte de la première société qui m’a fait confiance, je suis un débutant du consulting. Et lorsque la première réunion démarre, je parle trop vite, je transpire (un peu), je ne suis pas à l’aise. Je réapprends à faire du vélo, en somme. Mais que c’est bon, après 6 mois de construction - création, d’être enfin « dans la place ». Mille mercis à Christophe Angot, directeur d’Angers Technopole, de m’accorder sa confiance pour réactualiser ses processus et son manuel Qualité. Et tiens, alors que cette première mission est en cours, d’autres opportunités tombent. Ha oui, ce sont des graines semées il y a un moment, et qui germent maintenant. Génial ! Et là, le moral s’envole …

J’ai plein de projets, plein d’idées qui se mettent en place, plein de gens avec qui j’ai envie de travailler. Et surtout je me retrouve pleinement dans cet article d’Arnaud, sur lequel je reviens maintenant. Bien sûr, je serais surement encore salarié aujourd’hui, si la vie ne m’avait pas sorti de ma zone de confort, et si certaines personnes ne m’avaient pas encouragé. Bien sûr, être consultant, c’est plus « facile » que de créer une « vraie » entreprise. Cependant, cela reste un réel défi. Toutes ces envies qui sont abordées dans l’article, elles sont bien présentes chez moi : L’envie d’aider mes clients, de leur apporter, l’envie de transmettre, de former, de partager des outils et de l’expertise, l’envie d’apprendre. C’est un sentiment d’amour pour mes clients. Rencontrer des nouvelles personnes, profiter de nouvelles expériences, découvrir des nouveaux domaines techniques, c’est tout ce qui m’anime. Et bien sûr la Qualité. La qualité avec un grand Q, comme je l’écris souvent. Qualité des produits, Qualité des organisations, Qualité des relations. Alors je déroge un peu aux recommandations de l’article d’Arnaud, qui conseille plutôt de garder ces motivations pour soi et de ne pas les mettre en avant de façon explicite. J’avais besoin de partager mes débuts de consultants. C’est fait !